Berlin, été 42, l’amour et la bête nazie
À la sortie de l’UGC Les Halles, une pancarte : « Au-delà de cette porte, la vraie vie ! ». Vous ressortez groggy de la première séance, ne trouvant plus votre chemin dans la rue, la tête encore dans les décors, les costumes, les personnages, des larmes séchées incrustées sur les joues, une envie de crier au fond de la gorge ! Bravo ! Et merci pour l’interlude, l’échappée belle, la tête hors du merdier qui déprime vos amis jusqu’à l’obsession, qu’il vous faut consoler, le guet-apens des médias racontant une histoire de la vraie vie, pas la vôtre (pas d’affolement en 2025, bordel, mais qui m’entend ?). En ce triste matin glacial à quelques jours du printemps, vous avez vécu une autre vie, celle de Hilde, héroïne du film de l’Allemand Andreas Dresen, In Liebe, Eure Hilde (en français, Berlin, été 42). In Liebe, Eure Hilde, autrement dit, En amour, votre Hilde, c’est la conclusion d’une lettre écrite par la jeune femme à son fils et à sa mère, difficile d’en écrire plus. Dans ses robes cintrées grisâtres, l’actrice Liv Lisa Fries incarne la rigueur de l’Allemagne hitlérienne. Puis surgit Hans, l’amour fou, le visage d’Hilde s’illumine, sa tête bien faite se met en quatre pour l’aider à braver le Führer, son corps vibre, sort de ses gonds. Ce sera à la vie à la mort, la résistance le mérite, celle contre le nazisme (le vrai, celui de 1942).
Comments