Avec Hong Sang-Soo et Isabelle Huppert, tout est subtil
C’est toujours la même chose avec Hong Sang-Soo : lorsque le générique de fin apparaît, on est toujours un peu surpris, un peu triste. Déjà ça en 2020 pour La femme qui s’est enfuie, ses touchantes errances d’une femme à la recherche des jalons de sa vie antérieure dans la ville coréenne. Déjà ça un an plus tard pour Introduction, son atmosphère à la Eric Rohmer, les errements d’un garçon sensible, timide, blessé. Et pour Juste sous vos yeux, également en 2021, ses scènes de cigarettes, ses sourires et ses rires brandis comme des étendards contre la détresse. Enfin ça aussi en 2022 pour La romancière, le film et le heureux hasard, l’alcool et l’assèchement de la créativité avec les années qui passent. En plus, dans La voyageuse, le nouveau film de Hong Sang-Soo, Isabelle Huppert tient le rôle principal, sa deuxième apparition durassienne un peu barrée en terre extrême orientale après le récent Sidonie au Japon d’Élise Girard. Hong Sang-Soo plus Huppert, la formule pouvait difficilement me déplaire. Je n’ai pas été déçu. Elle est parfaite, Isabelle, dans la peau de cette femme entre deux âges, entre deux civilisations, entre deux réalités. Son personnage paumé un peu forban m’a même fait rire. Boire, draguer, bluffer, jouer l’ingénue, ne pas révéler si on l’est vraiment, du grand art. Comme toujours. Décidément, je le vénère ce réalisateur coréen !
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